Le boucher

Sinon, à part ça, j’ai acheté une tomate de pas de saison. (Du continent voisin). Une buche de chèvre et des tranches de blanc de dinde… Je me suis fait un sandwich low cost accompagné d’un verre d’eau, car le lundi les restaurants sont fermés.

Le lundi, c’est tout le temps après le dimanche, et vu que le dimanche, j’ai fait à manger comme jamais, généralement le lendemain, j’ai plus envie de cuisiner et ça tombe toujours un lundi. Pas d’Uber ni de petite épicerie dans mon bled. Enfin, pas l’hiver, car chez moi, tout arrive d’un coup en été. Le bled est chamboulé en 24 h. Tu te lèves un matin de juillet et ça bouchonne devant la maison, tu as des nouveaux voisins tout blancs (qui te quittent tout brulés), tu manges du magret de 10 h à 22 h et le fromage de brebis est en vente à chaque coin de rue (il a pris 10 € par kilo au passage). C’est un joyeux bordel ou tout le monde essaie de sauver sa peau en deux mois. Écoute bien (ce n’est pas du fake) : la pharmacie concurrence le surf shop : elle vend des lunettes de soleil et lui, des crèmes solaires. Le snack fait tabac et le tabac vend aussi de la bouffe. Le boucher vend du vin, les bars vendent des t-shirts et j’en passe (il faudrait que je liste tout à l’occasion).

Au début, ça fait bizarre de dire à ton pote : « attend, j’arrive, je passe au snack, choper un paquet de clope et on se retrouve au bar ». Surtout si ton pote te répond qu’il n’a pas besoin de t-shirt… Mais bon, après, tu t’y fais. Bref, j’attends cette période de festivité anarchique, mais pour le moment, le lundi, c’est la guerre dans mon assiette. Mon bled, c’est un peu l’Ukraine en saison morte.




Tu peux aussi le garder pour toi.
Ou l’envoyer à quelqu’un de bien.
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