Sinon, à part ça, je ne rêve plus d’école. Du moins, je ne fais plus de mauvais rêves d’école depuis peu. C’était toujours le même : j’apprends juste avant d’entrer en classe que c’est le bac. Panique, je n’ai rien révisé. Il m’aura fallu presque trente ans après le bac pour oublier, pour cicatriser les plaies (du « Ceba », comme je disais en verlan à cette époque).
Ma période de lycée a été une longue épopée. J’ai une sœur d’un an de moins et j’étais encore en terminale, alors qu’elle était déjà en première année de fac. (si vous n’êtes pas trop nul en math, faites le calcul). Je l’ai vue arriver au lycée et en partir. Comme beaucoup de petits frères de potes. Sensation étrange d’être à l’arrêt. À l’arrêt, mais avec un statut de king ou de VIP quand même. Certains profs me mettaient à part dès la première minute du premier cours de début d’année. « JC, tu vas aller devant », ils disaient. Entre nous, ça n’a rien changé. Si tu ne veux pas sortir tes affaires, ce n’est pas le premier rang qui va changer ta motivation. J’avais le permis de voiture depuis un bout de temps et mes potes d’enfance étaient déjà bien installés dans leurs appartements en fac. La pionne de ma dernière année de lycée était même une pote à moi. J’ai le souvenir qu’elle me faisait des mots d’excuse pour que j’aille fumer des trucs qui font rire.
Quand tu es viré de bahuts (3 pour moi, dont certains en cours d’année), il faut recréer tous les contacts et tes acquis. J’imagine que c’est pareil quand tu es transféré d’une prison à une autre. Créer du lien, comprendre les rouages. C’est peut-être de là que vient mon côté autodidacte. Depuis, je suis réticent aux grands principes du système éducatif français. Depuis, j’ai des idées arrêtées. C’est comme ça.
Ou l’envoyer à quelqu’un de bien.